Stéphane BOUVIER, photographe dans le Morbihan en Bretagne, près de Vannes
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots.
Je m’appelle Stéphane Bouvier, je suis né à Annecy en Haute Savoie. Et je vis dans le Morbihan en Bretagne depuis l’été 2006.
Parlez-nous de votre activité professionnelle.
J’ai démarré mon activité de photographe professionnel indépendant en avril 2014. Je réalise essentiellement des reportages photos pour les mariages, mais aussi pour tout type d’événements. Et puis je fais aussi des shooting photo de portrait et je propose aussi en plus le concept du publi-portrait. Il s’agit d’un article sous forme d’interview avec des photos de portrait (en fait ce que vous êtes en train de lire).
Comment en êtes-vous arrivé là ? Quel a été votre parcours ?
J’ai d’abord travaillé en tant que responsable informatique pendant plus de dix ans. Mais j’en avais finalement fait le tour et j’ai alors décidé de faire un bilan de compétence. C’est ce bilan qui m’a mis sur la voie de la photographie. En fait j’ai toujours été passionné par le cinéma, avec un goût certain pour l’esthétique de l’image. Faire le point m’a simplement permis de raviver cette passion. Je me suis alors formé à la photographie en complet autodidacte, et je mets maintenant ma sensibilité et mon regard au service de mes clients.
Quelles difficultés avez-vous dû surmonter pour arriver là aujourd’hui ?
Le doute est le principal ennemi qu’il faut apprivoiser quand on veut se lancer en tant qu’indépendant. Il faut quand même une sacrée dose de confiance en soi pour y aller. Mais heureusement, cela peut se cultiver en faisant un pas après l’autre. Il faut être très patient et se donner le temps qu’il faut.
Avez-vous une clé, une recette, pour surmonter les difficultés ?
Cela peut aider à se recentrer de se dire que la vie n’est qu’une expérience, et qu’il faut accepter de s’exposer et oser prendre des risques. Et puis surtout il faut réaliser qu’on est là pour exprimer pleinement ce que l’on est au fond de soi, tout simplement. Un truc qui marche bien pour moi pour me reconnecter à mon élan vital est d’écouter de la bonne musique en poussant bien le volume. Car la musique est une véritable nourriture de l’âme, de la pure énergie de vie.
Parlez-nous de ce qui vous motive, de ce qui vous passionne dans votre activité.
J’adore me mettre en quête de la meilleure image possible lors de chaque instant d’un événement. Etre parfaitement connecté à l’instant présent pour être relié à tout ce qui se passe autour, mentalement et émotionnellement.
Avez-vous une anecdote intéressante, vécue dans votre activité, à nous raconter ?
Par exemple cette journée de juillet, au bout de 15 heures de travail à shooter pendant un mariage, je me rends compte que je ne suis même pas fatigué. C’est ce qui se produit quand on a la chance de faire ce qu’on aime.
Quelle est votre occupation favorite ?
Contempler des photos d’autres photographes que j’apprécie, et me laisser envahir par la beauté et la magie de l’instant qu’ils ont réussi à capter. Cela affute mon regard et nourrit mon inspiration.
Quels sont vos loisirs ? Avez-vous des activités associatives ?
Je suis pas mal investi dans la vie associative. Je suis membre de plusieurs associations en rapport avec le cinéma ou la réalisation de films documentaires. Je suis même co-président de l’une d’entre elle. Je m’intéresse aussi aux pratiques de santé alternatives. J’ai notamment été formé en acupuncture (médecine traditionnelle chinoise). Cela me permet de me réapproprier une certaine maîtrise sur ma propre santé.
Quelles sont les qualités que vous préférez chez une personne ?
Le fait d’être authentique et sans jugement envers les autres. Quelqu’un a dit très justement à ce sujet : « quand on laisse tomber les jugements, quelle paix de l’âme. »
Qu’est-ce que vous détestez par-dessus tout ?
Les gens qui convoitent le pouvoir pour maintenir le status quo. Alors qu’il y aurait tant à faire pour rendre notre société plus humaine.
Avez-vous des modèles, quels sont vos héros dans la vie réelle ?
Je n’ai pas de modèle en particulier. Je m’inspire simplement de ceux qui cherchent comme moi un chemin vers la plénitude de l’instant présent. Mais il y a aussi par exemple ce jeune surdoué d’à peine 18 ans qui avait marqué mon esprit il y a quelques années déjà. C’était dans une émission de télé, et en réponse à l’animateur qui le questionnait sur son intelligence prodigieuse, il lui répondit : « ce n’est pas important d’être intelligent ou pas. Ce qui compte c’est d’être passionné. Car quand on est passionné, on peut réaliser de très belles choses dans la vie. »
Quel serait pour vous votre avenir idéal ?
Continuer à vivre de la photo tout en ayant la possibilité de développer des projets plus personnels. Cela pourrait être par exemple des projets de photographies artistiques ou bien des projets de films documentaires.
Si vous pouviez avoir un don, un pouvoir surnaturel, que choisiriez-vous ?
La téléportation sera pas mal pour parcourir et contempler la beauté du monde entier en claquant simplement des doigts.
Si vous aviez une baguette magique, que souhaiteriez-vous être ?
Un être qui soit totalement connecté à l’instant présent. Les bouddhistes zen appellent cela le satori, l’illumination. Cela recouvre aussi l’idée d’acceptation, de lâcher prise total. Et puis cet état d’être permet aussi de cultiver la compassion. Se sentir non plus isolé mais comme faisant partie d’un grand tout. De souhaiter le bien de son prochain tout en sachant et en acceptant que l’on ne maîtrise rien du tout.
Quelle est votre définition du bonheur ?
Pour moi le bonheur, c’est vivre pleinement l’instant présent, dans la totale acceptation de ce qui peut arriver. Cela se traduit par une impression de tranquillité, de calme et de légèreté. Pour cela il faut cultiver le non attachement, laisser tomber les jugements, avoir confiance dans l’incertain et oublier son égo.
Parlez-nous d’une expérience qui vous a le plus marqué dans votre vie ?
Je ne saurais pas dire si c’est celle qui m’a le plus marqué, mais il y avait par exemple cette fois où je volais en planeur au dessus de Chambéry. J’étais alors à environ 3800m d’altitude avec une vue imprenable et parfaitement dégagée sur toutes les Alpes. J’avais atteint cette altitude grâce à ce que l’on appelle l’onde de ressaut. C’est un phénomène qui se produit par vent fort. Le vent prend la forme d’une onde derrière le relief et si on se trouve dans la partie ascendante de cette onde, cela monte tout seul et très vite. J’étais donc dans cette onde en train de prendre encore de l’altitude, m’approchant de la limite des 4000m à ne pas dépasser sans bouteille d’oxygène. Là, seul dans le cockpit, je ressentais de légères oscillations très subtiles mais tout était très calme. Pendant que je savourais ce moment rare, j’éprouvais alors la sensation très grisante de surfer sur le monde dans un silence divin.
Que vous inspire la spiritualité ? Y a-t-il pour vous un « sens de la vie » ?
Pour moi, la spiritualité c’est comprendre que l’on est là, sur Terre, pour expérimenter des choses. Mais des choses qui nous permettent de nous développer et d’apprendre. Je pense que le but est fondamentalement de retrouver une sorte de paradis perdu, en essayant d’atteindre cet état d’être de sérénité et de pleine présence au monde.
La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ?
Un chat. Il n’y a pas plus zen qu’un chat. Et puis c’est beau un chat.
Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?
« Quelle bonne blague, n’est-ce pas ? »